La question du logement pendant les élections municipales de 2020

La question du logement est régulièrement mise de côté par les candidats politiques au moment des élections municipales. Néanmoins, l’accès au logement est devenu un véritable parcours du combattant puisque les loyers et les prix à l’achat ont fortement augmenté dans les grandes villes. Aujourd’hui, le logement est au centre des débats pour les élections municipales de 2020 pour satisfaire la demande dans les grandes villes sans négliger la problématique écologique et le pouvoir d’achat des Français.




Le logement sur le territoire français

Quelles sont les principales problématiques des grandes villes ?

La majorité des grandes villes doivent faire face à plusieurs problèmes importants qui deviennent les sujets principaux abordés pendant les élections municipales de 2020.

  • La problématique des transports : circulation saturée, trafic important, pollution, etc.
  • Les problèmes liés à l’environnement et l’écologie : moyens de transports, bâtiments, agriculture intensive et consommation locale, etc.
  • La problématique souvent évitée du logement : accessibilité, prix des loyers, insalubrité, locations saisonnières intensives et logements vacants, etc.

Question du logement municipales 2020 problèmesCes problématiques s’entremêlent et se répondent. Les arrondissements au centre de la capitale française font également face à la gentrification des quartiers, c’est-à-dire l'embourgeoisement de la population et l’évincement des classes moyennes et populaires qui se voient contraintes de déménager dans les périphéries de la capitale pour continuer à se loger décemment.

La capitale française est également la victime d’un phénomène plutôt récent surnommé la « disneylandisation » par rapport aux parcs d’attraction des Studios Walt Disney.

Qu’est-ce que la « disneylandisation » parisienne ?

La « disneylandisation » d’une ville ou d’un quartier est la transformation des infrastructures et des habitudes de vie afin de satisfaire les attentes des touristes.

Pourquoi l’accès au logement est compliqué dans les grandes villes ?

La crise du logement dans les grandes villes est une succession de paramètres qui a conduit à une flambée du prix des loyers.

Quelques chiffres :

Il y a eu une augmentation du prix du m² de 130% sur le territoire français entre 2000 et 2019 avec une augmentation de 350% dans la capitale française et 220% dans les villes de plus de 10.000 habitants comme Nantes, Bordeaux, Lyon ou Marseille.

Question du logement municipales 2020 solutionsCette augmentation impressionnante du prix de l’immobilier est imputable aux nombreux investissements immobiliers des starts-up et des entrepreneurs qui alimentent l’inflation des prix des logements qui est complètement déconnectée de l’évolution des revenus des habitants qui ne parviennent pas à suivre le rythme.

La croissance rapide et important du prix des loyers est également due aux politiques nationales et locales qui ne pensent pas à leurs conséquences et aux dégâts sociaux attribués à ces politiques comme les avantages fiscaux accordés ou la recherche d’une offre de marché la plus avantageuse.

Attention !

La difficulté d’accéder au logement amène un « stress social résidentiel » qui est un problème mondial qui impacte principalement les classes moyennes.

Quels sont les moyens d’actions des communes ?

La difficulté d’accès à la location et à la propriété est imputable à la flambée du prix des loyers notamment dans les grandes communes françaises et pour répondre au problème, une loi sociale relative à la construction des logements sociaux (Habitations à Loyers Modérés) a été instaurée. Elle instaure un quota de logements sociaux pour les communes les plus touchées.

Article 55 de la Loi 2000-1208 du 13 décembre 2000 :

« Les dispositions de la présente section s'appliquent aux communes dont la population est au moins égale à 1.500 habitants en Île-de-France et 3.500 habitants dans les autres régions qui sont comprises, au sens du recensement général de la population, dans une agglomération de plus de 50.000 habitants comprenant au moins une commune de plus de 15.000 habitants, et dans lesquelles le nombre total de logements locatifs sociaux représente moins de 20 % des résidences principales. »

La loi Solidarité et Renouvellement Urbain a instauré un quota de 25% de logements sociaux pour 2025 dans les villes concernées et celle-ci doit inciter les élus municipaux à développer un parc locatif social pour faciliter l’accès au logement des classes populaires.

Taux logement sociaux élections municipales 2020

Vous pouvez retrouver des informations complémentaires concernant la loi Solidarité et Renouvellement Urbain sur ce lien.

Néanmoins, certaines communes comme Boulogne-Billancourt, Nice, Aix-en-Provence ou Montpellier n’appliquent pas les quotas obligatoires malgré les amendes : le maintien de la qualité de vie des riverains et le conflit évident des constructions massives avec l’écologie deviennent deux raisons pour refuser les quotas.

L’encadrement des loyers est également un moyen d’action pour les communes mais pour le moment, les municipalités n’ont pas assez de recul pour observer les effets bénéfiques ou négatifs : Paris encadre les loyers depuis le 1er juillet 2019 et Lille va instaurer l’encadrement des loyers au 1er mars 2020.

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Les candidats aux élections municipales des grandes villes et la problématique du logement

Paris : l’éternelle crise du logement

Paris est confronté depuis plusieurs années aux différents problèmes liés au logement : gentrification des populations du centre, augmentation du prix des loyers, multiplication des locations saisonnières, etc.

Attention !

Au cours de l’année 2019, le prix du m² parisien a dépassé le seuil de 10.000€.

Par conséquent, la problématique du logement est une question centrale de la course aux municipales et tous les candidats apportent des solutions différentes.

  • Anne Hidalgo (PS) : la mise en place d’un service d’accompagnement pour mieux encadrer les loyers et un investissement de 20 milliards d’euros pour construire des logements inférieurs aux prix du marché et héberger une cinquantaine de personnes vulnérables sur l’ancien terrain de Ménilmontant
  • Rachida Dati (LR) : la restauration du parc social existant et le changement des critères d'attribution des logements sociaux parisiens avec des logements spécifiquement réservés au personnel soignant, aux forces de l'ordre, aux gardiens d'immeubles à la retraite, etc.
  • Agnès Buzyn (LREM) : un investissement de 10 millions d'euros dans le parc social parisien existant avec la priorité aux personnes travaillant dans la capitale ou au service des Parisiens et 20.000 logements vacants remis sur le marché grâce à la sous-location proposée par la mairie. Agnès Buzyn est la seule candidate qui souhaite respecter l'engagement de 25% de logements sociaux en 2025
  • Cédric Villani (ex-LREM) : le recensement précis des 100.000 logements vacants et des 140.000 résidences secondaires (logements non loués) avec un renforcement de la fiscalité et la construction de 290.000 logements sociaux dont 1% réservés aux SDF
  • David Belliard (EELV) : le rachat et la rénovation des vieux bâtiments par la mairie grâce au droit de préemption, le recensement des logements vacants et la transformation des bureaux pour augmenter le nombre de logements disponibles avec la promesse du blocage du prix des loyers
  • Danielle Simonnet (LFI) : la mise en place du « loyer de compétences » (comme à Berlin) afin de baisser les prix des loyers et la réquisition des logements vacants

La plupart des candidats aux municipales de Paris promettent 30% de logements sociaux en 2030.

Les arrondissements centraux de la capitale (1er au 4ème arrondissement) sont particulièrement gangrenés par l’augmentation des locations saisonnières et certains candidats veulent lutter contre les locations touristiques illégales avec des brigades spécialisées, par exemple.

Logement Paris élections municipales 2020

Bordeaux : le « nouveau Paris sans les salaires parisiens »

Aujourd’hui, Bordeaux est une ville de province qui évolue rapidement. Par conséquent, les habitants et les autorités bordelaises se retrouvent confrontés à des nouveaux problèmes.

  • Le trafic routier
  • La pénurie de logements

Les loyers bordelais ont subi une augmentation de 10% en 2019 et aujourd’hui, Bordeaux se retrouve à la troisième place des villes les plus chères, derrière Paris et Lyon.

Les logements sociaux qui doivent permettre aux ménages les plus modestes d’emménager au cœur des grandes villes représentent 18,4% du parc immobilier bordelais, un taux inférieur aux 25% obligatoires depuis la loi Solidarité et Renouvellement Urbain.

Un investissement social en baisse :

Au cours de l’année 2019, il y a eu une baisse de 25% de la construction et la programmation des logements sociaux.

En effet, la municipalité bordelaise devrait construire entre 3.000 et 3.200 logements sociaux chaque année mais en 2019, il y a eu seulement 2.420 nouveaux logements sociaux. Bordeaux se retrouve également face à une pénurie de logements « grande taille » abordables réservés aux familles.

Aujourd’hui, les candidats aux élections municipales de Bordeaux proposent des solutions afin d’améliorer l’accès aux logements aux bordelais.

  • Nicolas Florian, le maire sortant (LR) : la construction de logements « intermédiaires » (3.000€ le m²) en contraignant davantage les opérateurs par rapport aux prix de sorties
  • Thomas Cazenave (LREM) : une meilleure maîtrise du foncier et la mise en place de 7.000 logements à prix réduits (2.500€ le m²) pour lutter contre l’exclusion des classes moyennes au coeur de la ville
  • Pierre Hurmic (EELV) : la mise en place d’un service public dédié au logement et l’expérimentation de l’encadrement des loyers
  • Philippe Poutou (NPA-LFI) : la mise en place de l’encadrement des loyers et la réquisition des logements vacants par la mairie (11.000 logements selon l’Insee)

Logement Bordeaux élections municipales 2020 infographie

Nice : le mauvais élève

La question du logement à Nice reste dans l’angle mort de la course aux municipales.

En effet, il est devenu compliqué de se loger dans le département des Alpes-Maritimes puisqu’il est considéré comme un « département pour les riches » selon la Fondation de l’Abbé Pierre. Cependant, le taux de pauvreté niçois est au-dessus de la moyenne nationale et pourtant, la commune de Nice possède seulement 12,7% de logements sociaux.

Attention !

Le taux d’effort à Nice est le plus élevé de France, c’est-à-dire la part des revenus des ménages niçois alloués au logement.

Cette difficulté d’accès au logement pousse les classes moyennes à déménager dans les périphéries de la ville, augmentant les trajets « domicile-travail » et les problèmes logistiques et écologiques liés aux transports routiers.

Néanmoins, la politique municipale niçoise concernant les logements ne semble pas évoluer. En effet, les candidats à la mairie de Nice mettent la priorité sur des « vraies questions politiques » comme la transition écologique, par exemple.

Certaines listes électorales abordent la question du logement et essaient d’apporter des solutions durables pour respecter la loi Solidarité et Renouvellement Urbain dans la commune de Nice.

  • LFI et Ensemble! Génération : la préemption de la mairie pour les terrains et les bâtiments mis en vente pour atteindre 25% de logements sociaux dans la ville
  • EELV : l’encadrement du prix des loyers
  • EELV : l’encadrement des locations touristiques pour réduire le taux des logements vacants qui atteint 13,3% du parc immobilier
  • Patrick Allemand (PS) : la création de 1.700 logements sociaux par an et l’amélioration des logements déjà existants

Logement Nice élections municipales 2020 infographie

La crise du logement demeure une problématique importante dans les grandes métropoles du monde : pénurie de logements, hausse des prix, gentrification et ghettoïsation, etc. Les pouvoirs publics doivent agir rapidement afin de répondre à l’augmentation des besoins et la croissance de la population urbaine.

Mis à jour le 29 Août, 2024

Alicia

Rédactrice Senior - spécialisée dans les sujets liés aux télécommunications

Alicia est diplômée d'un Master 2 Métiers de l'Écrit et de la Création Littéraire. Elle a rejoint papernest en 2019 pour prêter main forte à l'équipe du contenu afin de rédiger tous types d'articles.

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